Dener Ceide

Dener Ceide naît à Cherettes, une localité de Saint-Louis du Sud en 1979. Artiste dans l’âme,

....

De l’Ukraine à Gaza : les impasses diplomatiques face aux conflits persistants

De l’Ukraine à Gaza : les impasses diplomatiques face aux conflits persistants

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on whatsapp
ukraine

L’Ukraine et la région de Gaza, bien que géographiquement éloignés, sont le théâtre de conflits persistants, caractérisés par des crises humanitaires chroniques et des conséquences internationales considérables. Ces guerres, qui ressurgissent de manière dramatique en 2022 pour l’Ukraine et lors des récents affrontements en 2023 à Gaza, soulèvent des interrogations pressantes sur la question du coût humain, des efforts de prévention manqués, de l’implication des puissances occidentales, et des échecs répétés des institutions internationales, à commencer par l’ONU.

Conflits en Ukraine et à Gaza : un lourd coût humain

Sur le terrain, les chiffres sont accablants. Le conflit russo-ukrainien, qui a éclaté en février 2022, a entraîné des pertes massives en vies humaines. Les estimations indiquent plus de 100 000 décès, dont une proportion significative de civils. De plus, des millions de personnes ont été forcées de fuir, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine, provoquant une crise humanitaire d’une ampleur inédite en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Parallèlement, le conflit israélo-palestinien, et plus particulièrement les hostilités à Gaza, a connu plusieurs intensifications. La plus récente escalade, débutée en octobre 2023, a provoqué des milliers de décès, principalement parmi les civils palestiniens, en raison des frappes aériennes intenses sur la région. Les conditions de vie à Gaza, déjà fragilisées par le blocus israélien, se sont considérablement détériorées. Cela a entraîné une aggravation manifeste de la situation humanitaire.

Causes des conflits

Les racines de chaque conflit sont profondément ancrées dans des contextes historiques, politiques et sociaux. La guerre entre l’Ukraine et la Russie trouve son origine dans l’effondrement de l’Union soviétique et les tensions qui en ont découlé autour du rapprochement de l’Ukraine avec l’Europe. L’annexion de la Crimée en 2014 et le soutien de la Russie aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine ont alimenté le conflit, sur fond de questions d’identité nationale et de souveraineté.

D’autre part, le conflit Israël-Gaza puise ses origines dans des décennies de disputes territoriales, d’histoires coloniales et d’identités nationales concurrentes entre Israéliens et Palestiniens. Des événements comme la Nakba de 1948, qui a conduit au déplacement des Palestiniens, et la guerre des Six Jours de 1967, qui a abouti à l’occupation par Israël de la Cisjordanie et de Gaza, sont des points clés de la narration historique qui continuent de provoquer violence et instabilité.

Ces conflits auraient-ils pu être évités ?

De nombreux spécialistes estiment que les conflits en Ukraine et à Gaza auraient pu être évités grâce à des initiatives diplomatiques plus vigoureuses. Dans le cas ukrainien, des discussions anticipées sur des sujets comme l’expansion de l’OTAN et l’influence russe auraient pu atténuer l’escalade des tensions des dernières années. Si la communauté internationale avait accordé la priorité au dialogue et géré de manière plus équilibrée les intérêts en conflit, un nombre considérable de vies et de destructions aurait pu être épargné.

Dans le même ordre d’idée, le conflit entre Israël et Gaza aurait pu être atténué par une stratégie de négociations de paix plus équitable et engageante. Traiter des questions essentielles telles que l’expansion des colonies, les délimitations frontalières et le droit au retour des réfugiés palestiniens, entre autres, aurait pu prévenir les explosions de violence. L’absence de discussions significatives et les positions rigides ont continué à alimenter les cycles de représailles et de souffrances.

Mais la question de savoir si ces guerres auraient pu être évitées est complexe et sujette à débat.  Il est indéniable que les conflits armés sont souvent une source de profits pour le complexe militaro-industriel. Les guerres stimulent la demande en armes, munitions, et autres équipements militaires, ce qui alimente les chaînes de production et les bénéfices des entreprises de défense. Le marché de l’armement prospère dans un climat de conflits, et des intérêts économiques puissants sont parfois en jeu pour maintenir cette demande.

Cela soulève des questions morales et éthiques sur l’influence de l’industrie de l’armement sur la politique étrangère et les décisions militaires.

Implication occidentale

L’engagement des pays occidentaux dans les deux conflits a été marqué par des distinctions notables quant à la méthode d’intervention. En Ukraine, des nations telles que les États-Unis et les membres de l’Union européenne ont apporté un soutien militaire, économique et humanitaire significatif pour soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Parallèlement, des sanctions ont été imposées à la Russie pour tenter de modifier ses stratégies. Cependant, ces actions ont été décriées pour avoir intensifié les tensions plutôt que de promouvoir un dialogue constructif.

Concernant le conflit israélo-palestinien, l’implication occidentale s’est révélée plus nuancée. Les États-Unis ont traditionnellement été des alliés proches d’Israël, fournissant régulièrement une aide militaire et un soutien politique inconditionnel. Toutefois, cette relation a été critiquée pour son apparente indifférence envers le sort des Palestiniens, ainsi que pour le manque de pression exercée sur Israël lors des crises. Les initiatives de paix ont manqué de cohérence, et les perceptions de biais ternissent la crédibilité des efforts de médiation occidentaux.

Le rôle et les échecs de l’ONU…

L’ONU, créée pour promouvoir la paix et la sécurité mondiales, fait l’objet de vives critiques concernant son incapacité à prévenir ou à résoudre efficacement les conflits actuels. En Ukraine, les actions de l’organisation ont été entravées par les divisions internes entre les États membres, notamment au sein du Conseil de sécurité où le droit de veto exercé par la Russie limite son influence. Les opérations de maintien de la paix et les résolutions adoptées n’ont pas réussi à produire des effets significatifs.

Concernant le conflit israélo-palestinien, l’ONU a multiplié les condamnations des violences et a appelé à des cessez-le-feu, mais ses résolutions sont souvent dédaignées par les parties concernées. Malgré les efforts des agences humanitaires pour répondre aux besoins urgents, l’inefficacité de l’ONU face aux enjeux politiques sous-jacents, qui alimentent le conflit, suscite des critiques. Ce sentiment d’inefficacité a engendré une désillusion parmi les populations touchées ainsi que parmi les défenseurs de la paix.

Il convient aussi de faire remarquer que si l’ONU a la responsabilité de promouvoir la paix, elle dépend également de la volonté des États membres de coopérer. Les échecs de l’ONU peuvent souvent être attribués à l’absence de consensus parmi les puissances mondiales ou au manque de ressources et d’engagement de la communauté internationale pour soutenir les initiatives de paix. Dans ce sens, l’ONU est autant une victime de la géopolitique mondiale qu’une organisation responsable de ses actions ou inactions. 

Il faut comprendre que l’ONU ne peut pas imposer la paix là où les parties prenantes refusent de coopérer ou lorsqu’elle est bloquée par des rivalités géopolitiques. L’ONU a une responsabilité morale et institutionnelle dans la gestion des conflits, mais ses échecs sont souvent le résultat de contraintes structurelles et politiques. Critiquer l’ONU pour son impuissance est compréhensible, mais cela doit être nuancé par une reconnaissance des défis qu’elle rencontre dans un monde marqué par des intérêts divergents.

Les conflits en Ukraine et à Gaza mettent en évidence la complexité des guerres modernes, influencées par de vieux ressentiments, des enjeux géopolitiques et des crises humanitaires. Ils illustrent le coût humain tragique des différends persistants et des échecs diplomatiques. Alors que la communauté internationale évalue son rôle, la question de savoir comment influencer efficacement sans aggraver les tensions reste primordiale. Les enseignements tirés de ces situations soulignent l’importance d’un dialogue authentique, de négociations justes et d’une action mondiale proactive et unie pour éviter de futures crises. La souffrance continue des civils dans ces deux régions rappelle l’urgence d’une paix durable et de solutions à long terme.

Robenson D’Haïti

Télécharger l'application Android Uni fm 102.7