Il se développe dans les zones de non-droit où se trouvent les gangs armés des techniques très sophistiquées. Des stratégies d’opération hors de leur territoire et des méthodes très habiles pour repousser les forces publiques sont régulièrement mises en œuvre.
Pourtant, les petits secrets des bandits sont connus et communiqués très souvent. Les habitants de ces quartiers en parlent.
Par exemple, ils racontent que, dans le cadre de la formation d’un nouveau bandit, ce dernier est trainé par le moniteur, comme on promènerait un chien, dans tous les corridors. L’apprenti étudie minutieusement l’interconnexion et l’interdépendance de toutes les ruelles et de tous les couloirs. L’instructeur le fait descendre aussi dans les égouts pour découvrir les sorties salvatrices en cas de danger. Certaines maisons, habitées ou inhabitées, livrent passage à des voies souterraines conduisant à des rues, relate-t-on. A Village de Dieu, les bandits apprennent à nager également.
On raconte aussi que les chefs de gang se soucient beaucoup de leur propre formation continue. Des militaires étrangers viennent souvent dans les zones de non-droit pour leur apprendre à manier des armes de forte puissance. Ils investissent gros dans leur avenir de criminels.
Aucune complicité n’existe vraiment entre les brigands et la population. D’ailleurs, raconte-on, les bandits se méfient l’un de l’autre. Il est difficile pour un simple soldat de savoir dans quelle maison M. Izo ou M. Ti Lapli a passé la nuit. Chaque chef de gang a ses propres agents de sécurité.
On raconte beaucoup de choses. Mais, parait-il, les services de renseignement et de sécurité ne sont toujours pas au courant.
Robenson D’Haiti.