Haïti : Les policiers kenyans en mission dénoncent des conditions difficiles

Haïti : Les policiers kenyans en mission dénoncent des conditions difficiles

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Port-au-Prince14 mai 2025, En mission en Haïti dans le cadre de la Force multinationale, plusieurs policiers kenyans dénoncent de graves dysfonctionnements. Dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE, ils critiquent ouvertement la gestion de la mission et les conditions de travail jugées intenables.

Un officier, sous couvert d’anonymat, affirme : « Nous affrontons seuls les bandits. Les policiers des autres pays protègent les bâtiments ou évacuent les blessés. Tout le danger repose sur nous. » Il précise également que les gangs possèdent souvent un armement supérieur au leur.

Par ailleurs, les policiers déplorent un manque criant de ressources et de coordination. Selon l’un d’eux, les véhicules blindés tombent fréquemment en panne. De plus, l’absence de couverture aérienne rend les opérations particulièrement risquées, d’autant plus que le commandement exige des déploiements sur plusieurs fronts.

À cela s’ajoutent des critiques internes. Certains agents, selon les témoignages, se déclarent « spécialistes » pour éviter les patrouilles, grâce à leurs relations dans la hiérarchie. Ce favoritisme alimente un profond malaise au sein des troupes.

Initialement, le Kenya avait promis d’envoyer 1000 policiers en soutien à la Police nationale haïtienne. Actuellement, environ 800 sont déjà sur place. Toutefois, une rotation est prévue en juillet : 400 policiers retourneront alors au pays.

Depuis leur arrivée, les policiers kenyans ont payé un lourd tribut. Deux d’entre eux ont perdu la vie, notamment dans l’Artibonite, une région dominée par les gangs. D’autres ont été blessés, notamment à Kenscoff.

Ces témoignages révèlent une mission en crise, où le moral des troupes se détériore face à un engagement de plus en plus périlleux.

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