Alors que le Premier Ministre, Ariel Henry, lors d’une adresse à la nation, le vendredi 18 mars 2022, annonce le renouvellement du mandat de 58 juges au sein de l’appareil judiciaire, ainsi que la nomination prochaine de magistrats à la cour de Cassation, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) désapprouve toute nomination de juges à la plus haute instance judiciaire en dehors des procédures tracées par la constitution.
Le président de l’ANAMAH, le juge Jean Wilner Morin, soutient que seul le président de la République a la prérogative de nommer des juges à la cour de cassation brandissant à l’article 175 de la constitution haïtienne. Ainsi, rappelle le magistrat Jean Wilner Morin, qu’il ne revient pas au conseil des ministres de se substituer au président de la République tout en recueillant les avis de quelques avocats pour nommer des juges à la Cour de Cassation.
Le numéro un (1) de l’ANAMAH déclare qu’il ne faut pas nommer des juges pour le plaisir de les nommer, mais leur nomination doit se faire conformément à la constitution facilitant ainsi un meilleur fonctionnement de la justice dans le pays.
D’aucuns voient dans la persistance du Premier Ministre, Ariel Henry, à nommer des juges à la Cour de Cassation, aujourd’hui dysfonctionnelle, des manœuvres politiciennes visant à faire fonctionner ladite Cour dans la perspective de permettre aux membres du Conseil Electoral Provisoire qu’il souhaite former, de prêter serment.