Dans un élan de civisme peu pertinent, le ministre de l’Éducation nationale, le professeur Antoine Augustin, exhorte les directeurs d’écoles à hisser régulièrement le drapeau national. Cette initiative semble viser à réaffirmer un symbole d’autorité et de souveraineté nationale dans un contexte éducatif. Cependant, elle apparaît déconnectée des réalités du terrain.
En effet, le pays traverse une période de grande instabilité, avec de nombreuses écoles confrontées à des défis bien plus urgents, tels que l’insécurité, le manque de ressources, et même des fermetures forcées. Le fait que certains directeurs aient dû quitter précipitamment leurs établissements illustre l’urgence de la situation, rendant dérisoire l’idée de hisser un drapeau en comparaison aux problèmes auxquels ils sont confrontés.
Le problème semble donc être mal posé. Plutôt que de se focaliser sur des gestes symboliques, il serait peut-être plus judicieux que le ministère de l’Éducation nationale s’attèle en priorité à la sécurité des établissements, au soutien des enseignants, et aux conditions de travail des élèves. Autrement dit, avant de restaurer des symboles nationaux tels que le drapeau, il serait essentiel de rétablir un environnement où ces symboles ont un sens et peuvent être respectés.
Ce genre de démarche symbolique, sans être accompagné de mesures concrètes pour résoudre les problèmes de fond, peut effectivement donner l’impression que les priorités sont mal définies.
Une approche plus holistique, prenant en compte les réalités complexes des écoles en Haïti, pourrait s’avérer plus bénéfique pour l’ensemble du système éducatif.
RD