Le 17 octobre 2024, à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, une conférence d’un genre particulier s’est tenue à Iguana Café, à Port-au-Prince. Organisé par Ramad Show et “Baton Jenès La”, présidé par Georges Duperval, cet événement a réuni des personnalités influentes du paysage spirituel et politique haïtien, dont Jean Sam Occelin et Max Paul, pour aborder la question du pardon envers le père fondateur de la nation.
218 ans après l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, survenu le 17 octobre 1806, l’ombre du père fondateur continue de planer sur Haïti. Pour le kabbaliste Marc-Arthur Drouillard, animateur vedette de l’émission Ayiti Reveye, cette trahison historique n’est pas seulement un événement politique tragique, mais une rupture spirituelle dont les conséquences sont encore palpables aujourd’hui. Drouillard appelle désormais à un pardon collectif envers Dessalines, un acte nécessaire pour libérer le pays de la stagnation spirituelle et retrouver l’équilibre perdu.
Drouillard, profondément influencé par les enseignements mystiques de la Kabbale, voit dans l’assassinat de Dessalines un crime dont les répercussions se prolongent bien au-delà de la simple histoire politique. Selon lui, tant que Dessalines ne trouvera pas justice, le peuple haïtien restera prisonnier de cette faute originelle. Cette perspective trouve écho dans les croyances spirituelles universelles, où la justice terrestre et divine doivent se rejoindre pour permettre la rédemption collective.
Selon Drouillard, le pardon envers Dessalines doit dépasser les simples commémorations. Il doit s’incarner dans un véritable mouvement national, un acte de contrition collective visant à réparer la trahison de l’Empereur. Pour le kabbaliste, cet acte de pardon pourrait prendre la forme de cérémonies spirituelles, où le peuple, uni dans sa diversité religieuse, se tournerait vers Dessalines pour lui demander pardon.
Drouillard condamne également l’hypocrisie des symboles nationaux. Il déplore que l’on chante l’hymne national, La Dessalinienne, sous le drapeau de Pétion, un des architectes de l’assassinat de l’Empereur. “C’est une injure à sa mémoire”, s’indigne-t-il. Pour le kabbaliste, la véritable justice pour Dessalines ne se limitera pas à une reconnaissance politique, mais passera par une réhabilitation des symboles fondateurs de la nation.
L’appel de Drouillard s’inscrit dans une logique plus large de réconciliation nationale. Pour lui, le pardon envers Dessalines ne doit pas seulement servir à honorer le passé, mais à libérer le présent. “Tant que Dessalines ne trouve pas justice, aucun autre Haïtien ne la trouvera”, prévient-il. Cette vision, à la fois mystique et pragmatique, met en lumière l’importance de restaurer l’équilibre spirituel perdu pour ouvrir la voie à une véritable justice sociale en Haïti.
Au-delà des rites et des symboles, Drouillard plaide pour une révision en profondeur de l’histoire nationale, une rééducation des générations futures sur le rôle fondamental de Dessalines et l’impact de son assassinat. Ce mouvement de pardon pourrait également être un catalyseur pour des réformes sociales, politiques et économiques, redonnant vie à l’idéal de justice que Dessalines avait voulu incarner.
En demandant pardon à Dessalines, Haïti se réconcilierait avec son passé et ouvrirait un chemin vers la prospérité. Un chemin que Marc-Arthur Drouillard appelle de ses vœux, dans l’espoir de voir enfin la justice triompher, à la fois pour l’Empereur et pour le peuple qu’il a libéré.
