Dener Ceide

Dener Ceide naît à Cherettes, une localité de Saint-Louis du Sud en 1979. Artiste dans l’âme,

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Quand l’eau manque d’étouffer le président du CPT : une fable contemporaine de contradictions politiques

Quand l’eau manque d’étouffer le président du CPT : une fable contemporaine de contradictions politiques

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Dans un discours enflammé à la tribune des Nations unies lors de la 79e Assemblée générale, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Edgard Leblanc Fils, a déclenché une polémique inattendue, mettant en lumière une contradiction frappante entre ses propos et les idéaux qu’il prétend défendre. Pour Maître Marc Arthur Drouillard, kabbaliste et fervent défenseur des valeurs dessaliniennes, le président du CPT incarne une dérive politique insupportable, un paradoxe vivant.

Lors de son intervention, Edgard Leblanc Fils a voulu honorer la mémoire du fondateur de la nation haïtienne, Jean-Jacques Dessalines, tout en saluant la présence d’une force militaire étrangère sur le sol haïtien, en particulier les policiers kényans. Cette juxtaposition des éloges adressés à un dirigeant révolutionnaire farouchement opposé à l’ingérence étrangère et à l’approbation de bottes étrangères foulant le territoire haïtien a fait grincer des dents. Pour Maître Drouillard, cet acte constitue une véritable trahison des principes dessaliniens.

Comment concilier l’admiration d’une figure emblématique de la souveraineté haïtienne, qui a lutté corps et âme pour libérer son peuple des jougs étrangers, avec la célébration de la présence militaire d’une force extérieure ? Jean-Jacques Dessalines, symbole de l’autodétermination, ne saurait accepter que son nom soit utilisé pour justifier la dépendance actuelle. Ce contraste entre les idéaux et les actions, semblable à une source d’où jailliraient à la fois eau douce et eau amère, est au cœur des critiques acerbes de Drouillard.

La citation biblique utilisée par le kabbaliste renforce cette image d’une vérité dévoyée. « Une source peut-elle faire jaillir par le même orifice de l’eau douce et de l’eau amère ? » demande-t-il. Pour Drouillard, Edgard Leblanc Fils, sous couvert de défendre l’héritage de Dessalines, aurait en réalité “vendu” Haïti à l’étranger. Les membres du CPT et du gouvernement haïtien présents à l’Assemblée générale de l’ONU ne seraient que des comploteurs ayant cédé la souveraineté du pays aux forces internationales, sous couvert de sécurité.

Plus encore, Drouillard va jusqu’à invoquer la symbolique de l’eau, élément fondamental de la nature, symbole de pureté et de transparence. Selon lui, l’eau présente au moment de la déclaration aurait absorbé les mensonges du président. « S’il avait continué à parler ainsi, l’eau l’aurait étouffé », prophétise-t-il, accusant Leblanc Fils de trahison et de manque de transparence. L’eau, témoin vigilant et impartial, aurait ainsi révélé la duplicité du dirigeant haïtien.

Le discours du président du CPT, au lieu de renforcer l’image d’un leadership en quête de solutions face à la crise, a exposé une fracture idéologique profonde. D’un côté, un hommage aux héros de la révolution haïtienne, de l’autre, l’acceptation tacite d’une intervention étrangère. Ce double langage, dénoncé par Drouillard, illustre une forme d’abdication de la souveraineté nationale, enveloppée dans un vernis de rhétorique patriotique.

Ainsi, l’affaire dépasse de simples désaccords politiques. Elle révèle un malaise plus profond, celui d’une classe dirigeante en quête de légitimité, oscillant entre des valeurs héritées de la révolution haïtienne et une réalité contemporaine marquée par la dépendance extérieure. L’eau, témoin silencieux de ce moment, reste la métaphore clé de cette trahison : elle aurait pu suffoquer celui qui, par ses paroles, trahit l’essence même de la nation qu’il prétend représenter.

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