Le Conseil présidentiel de transition (CPT) est aujourd’hui pris dans la tourmente de la corruption, sans aucun garde-fou pour en réguler les dérives.
Quand une troupe d’animaux politiques se transforme en une ribambelle de présidents, difficile de savoir qui commande qui. Chacun est à égalité, et personne n’a le pouvoir de décider du sort de l’autre. Chacun joue à la chaise musicale, mais personne ne perd sa place. Ainsi, les conseillers présidents présumés corrompus – Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin – continuent de siéger fièrement au CPT. Qui oserait les déloger ? Après tout, entre présidents, on ne se chasse pas, on se protège…
Trois conseillers présidents du CPT, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, sont accusés d’avoir réclamé chacun 100 millions de gourdes à l’ancien président du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC) pour le maintenir à son poste. Des accusations inquiétantes qui soulèvent des questions sur la transparence et l’intégrité des processus de nomination et de maintien des responsables au sein des institutions financières et publiques.
Comment un conseil sans hiérarchie, où chaque membre est à égalité avec les autres, pourrait-il mettre fin à l’impunité ? Ce conseil semble, d’ailleurs, en être imprégné.
Les conseillers présidents, protégés par leur statut, semblent intouchables. Cette structure égalitaire, qui devait être le gage d’une gouvernance collégiale et équilibrée, se révèle en réalité une impasse institutionnelle.
Le pays se trouve à un tournant décisif. Si aucune action n’est entreprise pour mettre fin à ces dérives au sein du CPT, c’est l’ensemble du processus de transition qui en pâtira.
À noter qu’à partir d’hier, lundi 7 octobre, l’architecte Lesly Voltaire est devenu le nouveau président du CPT, en l’absence de son prédécesseur, Edgard Leblanc Fils, qui semble soudainement devenu allergique aux corrompus.