Dener Ceide

Dener Ceide naît à Cherettes, une localité de Saint-Louis du Sud en 1979. Artiste dans l’âme,

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Washington lâche son protégé : Michel Martelly sous le coup de sanctions américaines

Washington lâche son protégé : Michel Martelly sous le coup de sanctions américaines

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Le 20 août 2024, les États-Unis exercent une pression nouvelle sur la crise haïtienne en ciblant l’ancien président haïtien Michel Martelly, chef d’État de 2011 à 2016. Le gouvernement américain l’accuse d’implication dans le trafic de drogue. Dans un communiqué, le département du Trésor a affirmé que Michel Martelly a joué un rôle important en facilitant ces activités illégales, transformant ainsi Haïti en une plaque tournante pour le trafic de stupéfiants à destination des États-Unis.

Cette décision marque une rupture notable dans la posture américaine vis-à-vis de Martelly, longtemps perçu comme un protégé de Washington. À l’approche des élections présidentielles américaines du 5 novembre 2024, ces sanctions soulèvent des questions sur les véritables motivations de l’administration Biden. S’agit-il d’un virage stratégique pour se distancier d’un allié controversé, ou bien d’un coup politique destiné à renforcer l’image de fermeté de la Maison-Blanche sur les questions de sécurité nationale ?

Les conséquences de cette décision restent incertaines, mais elle envoie un signal fort à l’élite politique haïtienne et redéfinit les lignes de la diplomatie américaine dans la région.

Michel Martelly, protégé de Washington : le souvenir de Pierre-Louis Opont resurgit

En évoquant Michel Martelly comme l’un des protégés de Washington, un nom refait surface : celui de Pierre-Louis Opont. L’ancien Directeur Général du Conseil Électoral Provisoire (CEP) avait révélé, dans un témoignage glaçant, qu’il n’avait pas été informé des résultats qui avaient permis à Michel Martelly d’accéder à la magistrature suprême de l’État. Cette déclaration, qui avait secoué la scène politique haïtienne, soulève aujourd’hui encore des interrogations sur la transparence des élections de 2011 et sur les influences externes qui ont pu peser sur ce scrutin.

Le rôle de Washington dans l’ascension de Martelly est désormais remis en question, alors que les États-Unis se retournent contre celui qu’ils avaient autrefois soutenu. Les récentes sanctions américaines à l’encontre de l’ancien président, accusé d’implication dans le trafic de drogue, réactivent les débats sur les véritables forces en jeu lors de son élection. Le spectre d’Opont plane à nouveau sur Haïti, rappelant que l’ombre de Washington a toujours pesé lourdement sur la politique haïtienne.

Moïse Jean-Charles et la controverse sur la citoyenneté de Michel Martelly

Qui se souvient encore de la vive opposition politique haïtienne, menée par l’ancien parlementaire Moïse Jean-Charles, qui avait accusé le 56ᵉ président haïtien, Michel Martelly, de détenir la citoyenneté américaine ? Le 8 mars 2012, cette controverse a pris une tournure diplomatique lorsque, en présence des responsables de « Religions pour la paix », des membres du gouvernement haïtien et des représentants de la communauté internationale, l’ambassadeur américain de l’époque, Kenneth Merten, a pris la parole pour dissiper les doutes.

« Je peux affirmer que le président Martelly n’est pas un citoyen américain, c’est un Haïtien », avait déclaré le diplomate, mettant ainsi fin, du moins officiellement, aux rumeurs qui entouraient la nationalité du chef de l’État haïtien. Pourtant, cette déclaration n’a pas suffi à apaiser les suspicions de certains segments de l’opposition, qui voyaient en Martelly un homme lié de trop près à Washington. La controverse sur la citoyenneté de Michel Martelly demeure un épisode marquant de son mandat, illustrant les tensions persistantes entre les élites politiques haïtiennes et les influences étrangères.

Michel Martelly : pourquoi ce rejet soudain de Washington ?

La question se pose avec acuité : pourquoi les États-Unis, qui ont longtemps soutenu Michel Martelly, choisissent-ils de le sanctionner maintenant, à quelques mois des élections présidentielles américaines ? Ce revirement brutal, après des années de relations privilégiées entre Washington et l’ancien président haïtien, soulève des interrogations sur les motivations réelles de l’administration Biden.

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées. D’une part, la lutte contre le trafic de drogue pourrait justifier cette prise de distance. Washington semble vouloir marquer un coup fort pour réaffirmer son engagement contre les réseaux criminels qui se sont enracinés dans la région. D’autre part, ce geste pourrait également s’inscrire dans une stratégie électorale interne. À l’approche des élections de novembre 2024, l’administration Biden pourrait chercher à renforcer son image de fermeté sur les questions de sécurité et de politique étrangère, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Enfin, ce rejet de Martelly pourrait également être un signal adressé aux élites haïtiennes, et au-delà, à toute une classe politique perçue comme corrompue et inefficace. Les États-Unis, confrontés à une crise migratoire et sécuritaire croissante en Haïti, pourraient vouloir redéfinir leurs alliances et appuyer des figures plus en phase avec leurs nouvelles priorités régionales.

Ce changement de cap à l’égard de Michel Martelly démontre une fois de plus que, dans le jeu diplomatique, les alliances ne sont jamais gravées dans le marbre, surtout lorsque les intérêts géopolitiques évoluent.

Robenson D’Haïti

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